Sessions > Mesures participatives

Le déploiement de réseaux de mesures fiables et peu onéreuses dans le cadre de programmes de sciences participatives est en plein essor. Ces réseaux de micro-capteurs individuels connectés ou d’échantillonnage distribué, permettent de mesurer des paramètres biologiques, chimiques et physiques de l’environnement avec un coût limité. Cet essor s’appuie, par exemple, sur l’utilisation de smartphones et d’applications simples dédiés, et des développements technologiques allant de la miniaturisation de capteurs à leur intégration dans des hubs de logging Open Source avec des possibilités de transmission de données sans fil. En bout de chaîne les problématiques de gestion, caractérisation, de validation et de traitement de données en grande quantité, sont des enjeux majeurs pour une utilisation scientifique optimale de cette collecte.

Cette session a pour but de présenter diverses expériences ou prototypes de capteurs ou réseaux de capteurs participatifs et leurs applications associées, mais aussi de discuter de retour d’expérience tant sur leur conception, leur étalonnage, leur déploiement et leur hébergement dans leur milieu, que leur suivi en temps réel ou différé, ou encore des avantages ou des limitations/inconvénients de leur usage pour la science.

 

Animateur de la session : Eric Defer

Date et heure de la session : 29 juin 2022 08:30-12:30

Format : Cette session est constituée deux présentations invitées, de présentations flash des posters, puis d'une période d'échange devant les posters.

 

Présentation invitée #1 :

Catherine DREANNO (Ifremer, Laboratoire Détection, Capteurs et Mesures), Lucie COCQUEMPOT (Ifremer, Département Océanographie et Dynamique des Ecosystèmes), Chantal COMPERE (Ifremer, Direction Scientifique)

Les  usagers de la mer  :  nouveaux acteurs engagés de la recherche

La connaissance et la caractérisation du milieu marin sont des enjeux majeurs pour la préservation de la richesse de ses écosystèmes. Les préoccupations des citoyens, et plus particulièrement les usagers de la mer face au changement global et aux pollutions anthropiques sont croissantes. Depuis une vingtaine d’années, de nombreux projets de sciences participatives se sont développés et contribuent non seulement à l’amélioration des connaissances, mais aussi à sensibiliser les acteurs de la société civile sur la démarche scientifique à tous les niveaux de la chaine de valeur de la donnée. La biodiversité des projets soulignant la participation des divers usagers de la mer à chacun des maillons de cette chaine sera illustrée afin de démontrer le rôle crucial de ces nouveaux acteurs pour l’observation des écosystèmes marins et le développement durable des activités maritimes. Qu’il s’agisse de collecter de façon répétée des données de qualité à l’interface océan - atmosphère ou in situ par des navires équipés d’un matériel scientifique unique, dans des zones maritimes peu ou pas explorées scientifiquement ou par des pêcheurs volontaires, d’analyser de grandes quantités d’images issues d’observatoires fond de mer ou encore l’observation d’efflorescences algales, nous partagerons des retours d’expérience de ces co-productions d’observations participatives et de partage de connaissance avec la société.

 

Présentation invitée #2 :

Antoine SCHLUPP (ITES), Marc GRUNBERG (EOST), Hélène JUND (EOST), Maxime BES–DE-BERC (ITES), Philippe CHAVOT (LISEC), Jérôme VERGNE (ITES), Jean SCHMITTBUHL (ITES)

SismoCitoyen : Un réseau de capteurs sismiques bas coût connectés et hébergés par des citoyens pour la surveillance de la sismicité naturelle et anthropique

Après un déploiement de 8 stations sismiques bas coût (RaspberryShake) en 2017 autour de Strasbourg, nous avons lancé fin 2018 un projet pluridisciplinaire de sismologie citoyenne appelé SismoCitoyen. Il associe la sismologie aux sciences sociales/humaines. Il vise à construire un réseau de sites d'observation en milieu urbain et périurbain, basé sur des stations connectées à internet et hébergées par des citoyens volontaires. Ceux-ci participent à une enquête menée par des sociologues visant à observer et analyser les effets d'un engagement citoyen dans la recherche scientifique sur la perception et la représentation de la sismologie. Avant leur installation, la réponse instrumentale de chaque station à bas coût est entièrement caractérisée par rapport à une station de référence sur la plateforme instrumentale de l'EOST.

Nous avons déployé environ 60 stations dans la région du Rhin supérieur réparties dans les régions de : 1) Strasbourg soumise depuis 2018 à une sismicité liée à un projet de géothermie profonde ; 2) Mulhouse où l’aléa sismique est à un niveau élevé ; 3) Molsheim où des failles actives sont suspectées. Ces stations permettent de densifier le maillage des réseaux d'observation permanents (RESIF). Malgré un bruit ambiant plus important dû à leur installation en zones urbaines, la faible distance de ces stations aux événements sismiques offre un avantage considérable pour la localisation en 3D et la discrimination des séismes. Elles ont fourni au BCSF-Rénass plus de 5400 temps d’arrivée des ondes P et participent au suivi de la sismicité.

Cet effort est poursuivi via le projet ANR PrESENCE (2022-2025), avec l’installation d’environ 70 stations dans des zones sujettes à des séismes induits par des projets de géothermie profonde. Nous renforcerons les interactions avec les hébergeurs, notamment via des rencontres de type « Stammtisch », ainsi qu’avec les pouvoirs publics et les associations de consommateurs.

Personnes connectées : 2 Vie privée
Chargement...